Vous cherchez un test des Terraskin X02 de X-Bionic ? Cet article est pour vous !

X-Bionic possède aujourd’hui une gamme trail structurée autour de trois modèles : la X01C, la X01 et la X02. La X01C est la version la plus orientée performance, dotée d’une plaque carbone et clairement pensée pour la compétition. La X01 occupe une position intermédiaire, plus polyvalente, et je l’avais d’ailleurs déjà testée en détail sur la chaîne. La X02, enfin, est présentée par la marque comme le modèle « training quotidien », celui censé accompagner une grande variété de séances et de terrains sans viser spécifiquement la haute performance.
Si j’ai choisi de m’y intéresser cette fois, ce n’est pas seulement pour compléter la gamme déjà testée. La X02 est un modèle qu’on voit de plus en plus aux pieds des athlètes de la Team X-Bionic, souvent dans des contextes exigeants. Je pense notamment à Thibault Marquet qui a couru le 90 km du Mont-Blanc avec cette chaussure, ce qui m’a immédiatement interpellé. Voir des athlètes de haut niveau l’utiliser en compétition, sur des formats aussi techniques et longs, donne forcément envie de comprendre ce que ce modèle apporte réellement.
La X01 avait des qualités mais aussi des zones de spécialisation qui la rendaient plus ou moins adaptée selon les séances. La X02, sur le papier, promettait d’être plus polyvalente, plus “go-to shoe”, plus simple à utiliser au quotidien. C’est exactement ce que je voulais vérifier : une chaussure plus basse, plus simple, plus légère dans sa structure, mais potentiellement plus agile et plus précise, avec un spectre d’usage plus large. C’est ce qui a motivé ce test et c’est ce que je vous présente ici.
Caractéristiques techniques des Terraskin X02
- Poids ➡️ 299 grammes en 42 homme ; 350 grammes en 46 2/3.
- Hauteur du stack au talon ➡️ 27 mm (4 mm de moins que la X01).
- Hauteur du stack à l’avant-pied ➡️ 23 mm.
- Drop ➡️ 4 mm.
- Mesh ➡️ Tige “Skinknit” en mesh très aéré, élastique, coupe “chaussette” qui enveloppe le pied. Présence de bandes de jonction entre le mesh et la semelle extérieure (technologie SPEEDFRAME®) et de partie renforcées sur les côtés (on dirait presque du Matryx ou du ripstop).
- Laçage ➡️ Classique, lacets plats légèrement rugueux.
- Semelle extérieure ➡️ Vibram Traction Lug avec crampons de 3,5mm ; formes de plots.
- Semelle intermédiaire (amorti) ➡️ EVA classique.
- Largeur du chaussant ➡️ Normale.
- Plaque ➡️ Pas de plaque.
- Autres informations ➡️ Doublure rembourée sous le coup de pied. Rembourrage au talon pour protéger le tendon d’Achille. Contrefort talon semi-rigidifié. Absence de parre-pierres et de semelle de propreté. Légers rockers.
- Prix catalogue ➡️ 200€ (avec une paire de chaussette incluse – X-Socks Trailrun Terraskin Expert Crew).
Mon test des Terraskin X02 X de X-Bionic
Condition du test
J’ai reçu la X02 au tout début du mois d’octobre, soit un peu avant les Templiers, et je l’ai utilisée pendant environ deux mois avant de tourner ce test. Cela reste un recul relativement court, mais suffisant pour multiplier les contextes d’usage. J’ai réalisé plusieurs séances d’intensité avec, notamment durant ma préparation des Templiers, ainsi que des sorties plus spécifiques où j’avais envie de la pousser un peu plus loin parce que les sensations étaient bonnes. Je ne l’ai pas utilisée le jour de la course, d’abord parce que je n’avais qu’une centaine de kilomètres avec elle, ensuite parce que son positionnement ne correspond pas, selon moi, à un ultra de plus de 90 km. Je reviendrai sur ce point.
Au total, j’ai accumulé environ 150 à 200 km avec cette paire, sur des terrains variés : chemins roulants, sentiers forestiers, sections plus techniques, portions légèrement humides et même quelques footings mélangeant route et chemin. Ce volume permet de cerner précisément son comportement, ses qualités et ses limites, tout en prenant suffisamment de recul pour comprendre où elle se place dans la gamme X-Bionic et dans le marché actuel.
Un confort contrasté
Le confort de la X02 se distingue surtout sur la partie supérieure du pied. On retrouve la construction en tige “Skinit”, déjà présente sur la X01, qui enveloppe le coup de pied comme une chaussette. C’est un mesh très aéré, élastique, agréable au contact et qui apporte beaucoup de douceur autour du pied. Le col est lui aussi confortable, avec des zones rembourrées autour du talon et du tendon d’Achille qui améliorent nettement la sensation d’accueil. Sur cette partie haute, X-Bionic maîtrise vraiment son sujet : la chaussure est douce, bien ventilée, et offre un maintien enveloppant sans créer de points de pression.
Sous le pied, en revanche, le confort est plus mesuré. La mousse est plus ferme que celle de la X01, et le stack plus bas se ressent immédiatement. On n’est pas sur un amorti moelleux ni sur un modèle pensé pour gommer le terrain. La X02 renvoie davantage de sensations, ce qui plaira à certains mais pourra surprendre si l’on cherche un confort très généreux sur de longues heures. C’est cohérent avec son positionnement : une chaussure plus légère dans sa structure, plus proche du sol, plus orientée précision et agilité qu’amorti maximal.
La fermeté de la semelle intermédiaire et le faible rocker renforcent encore cette impression. La transition n’est pas spécialement assistée, et l’amorti reste relativement raide. Cela ne rend pas la chaussure inconfortable, mais la place clairement du côté des modèles qui privilégient le ressenti et la proximité du sol plutôt que l’effet « coussin » d’une mousse très compressible. Ce choix de construction pourra convenir à des séances courtes, rythmées ou variées, mais il sera moins adapté à ceux qui recherchent avant tout du moelleux pour des formats longs.

Un maintien structuré et sécurisé
La X02 propose un maintien nettement plus abouti que celui de la X01. La chaussure est proche du pied et proche du sol, ce qui crée immédiatement une sensation de contrôle. Le mesh est plus rigide et comporte moins de zones “chaussette” élastiques, ce qui limite les déformations que je reprochais justement à la X01. Le pied pousse moins dans une matière qui s’étire et davantage dans une structure qui répond, ce qui améliore clairement la précision de l’appui.
Cette construction plus encadrée se ressent aussi sur la façon dont la tige enveloppe le pied. La X02 serre mieux, accompagne mieux et suit les mouvements sans se tordre autour du pied. On retrouve un fit homogène, plus sécurisant, qui reste proche du pied sans jamais le contraindre. Le talon est bien tenu par un contrefort plus rigide, et la présence de passants de laçage classiques sur le haut de la tige permet de vraiment fermer la chaussure, contrairement à la X01 où toute la structure reposait sur la partie chaussette.
Stabilité et précision : le vrai point fort
La stabilité fait clairement partie des points forts de la X02. La chaussure est basse, proche du sol et construite autour d’un mesh plus rigide, ce qui limite les torsions parasites et renforce la sensation de contrôle. Les déformations de la tige sont très limitées, ce qui contribue directement à la précision de l’appui : on sait exactement où l’on pose le pied et comment la chaussure va réagir. La plateforme reste stable, l’appui est net et on n’a jamais l’impression que le pied peut basculer ou partir sur les côtés.
Ce positionnement bas participe à une stabilité très naturelle. On ressent bien le terrain, il y a pas mal de sensations sous le pied, et la chaussure répond immédiatement aux sollicitations. Cette combinaison, proximité du sol, mesh rigide, fit resserré, crée une stabilité active, qui vient autant de la géométrie que du maintien global. Sur les sections techniques, la précision est vraiment agréable et la X02 reste facile à manier.
Au final, la X02 inspire confiance, en particulier dans les contextes où la précision prime sur la protection. Elle ne cherche pas à absorber l’instabilité ou à gommer le terrain : elle la gère en offrant un contact direct, cohérent et sécurisé, avec une lecture du sol très nette et une qualité d’appui qui reste constante.

Accroche : une bonne surprise
L’accroche de la X02 m’a agréablement surpris. Avec des crampons annoncés à 3,5 mm, je m’attendais à une traction limitée, surtout en comparaison de modèles plus agressifs. Pourtant, sur le terrain sec ou légèrement humide, la semelle Vibram offre une accroche étonnamment bonne. La chaussure bouge peu, reste stable, et permet de conserver des appuis précis même lorsque le rythme augmente. Le dessin des crampons et la qualité de la gomme semblent compenser leur faible profondeur, et le comportement général est plus efficace que ce que la fiche technique laisse imaginer.
Cette accroche solide contribue à la précision globale du modèle : on se sent en contrôle, on peut placer le pied où l’on veut, et la plateforme répond de manière cohérente. En montée comme en descente, l’adhérence est fiable, et la X02 gère bien les terrains durs, les zones légèrement humides et les roches mouillées.
Les seules limites apparaissent lorsque le terrain devient vraiment meuble. Dans la boue ou les sols gorgés d’eau, les crampons atteignent rapidement leurs limites et l’accroche décroche plus facilement. Rien d’anormal pour une chaussure aussi polyvalente, mais il faut en tenir compte si l’on cherche un modèle destiné à des conditions très grasses. Sur tous les autres terrains, la X02 fait mieux que prévu et offre une traction à la fois fiable et cohérente avec son positionnement.
Une semelle fiable sur surfaces mouillées
L’adhérence de la X02 bénéficie clairement du choix du Vibram. Au-delà de l’accroche fournie par les crampons, c’est surtout la qualité de la gomme qui fait la différence. Sur roche humide, racines brillantes ou dalles mouillées, la semelle reste prévisible et glisse très peu. Cette sécurité supplémentaire dans les appuis renforce le caractère précis de la chaussure : même lorsque le terrain devient plus lisse ou piégeux, la X02 conserve un comportement cohérent et stable.
Ce niveau d’adhérence contribue beaucoup au ressenti général de contrôle. On peut se permettre d’être précis dans les appuis sans craindre que la semelle décroche sans prévenir. C’est particulièrement appréciable dans les franchissements techniques ou les sections où l’on alterne surfaces sèches et humides en quelques mètres seulement.
Là encore, les limites apparaissent surtout en terrain très gras, où la profondeur des crampons montre ses faiblesses. Mais dès que l’on sort de ces conditions extrêmes, la X02 offre une adhérence fiable et rassurante, parfaitement cohérente avec son positionnement polyvalent.

Durabilité : une construction plus robuste que la X01
Difficile d’évaluer pleinement la durabilité d’une chaussure après 150 à 200 km, mais les premiers signes sont plutôt encourageants. La semelle extérieure en Vibram ne montre quasiment aucune usure, ce qui est logique compte tenu de la qualité reconnue de la gomme et de la faible profondeur des crampons. Sur ce point, la X02 semble bien partie pour durer.
La tige inspire également confiance. Contrairement à la X01, qui comportait de larges zones en matériau “chaussette” potentiellement vulnérables en terrain alpin, la X02 intègre davantage de zones renforcées en mesh rigide. Ces parties plus robustes limitent les risques d’abrasion et donnent une impression générale de solidité supérieure. Les zones potentiellement exposées, notamment les flancs et l’avant du pied, semblent mieux protégées et moins susceptibles de se déchirer.
À ce stade, tout indique une durabilité au moins dans la moyenne haute du marché, voire supérieure, grâce au choix de matériaux plus résistants et à la construction plus structurée. Il faudra évidemment confirmer ces impressions après plusieurs centaines de kilomètres, mais les bases sont solides.
Un dynamisme moyen
Le dynamisme est l’un des points où la X02 m’a le plus laissé sur ma faim. Pour une chaussure de cette catégorie, plus basse, plus légère dans sa structure et pensée pour un usage polyvalent, j’aurais aimé un peu plus de répondant. La mousse, en EVA classique, reste assez ferme et n’offre pas le retour d’énergie auquel on s’habitue progressivement avec les mousses nouvelle génération, plus rebondissantes et plus vivantes sous le pied. Ici, l’amorti est efficace, mais il ne renvoie pas grand-chose.
La géométrie de la chaussure n’aide pas vraiment à dynamiser la foulée. Le rocker est très discret, presque imperceptible, ce qui limite la transition vers l’avant et l’accompagnement du déroulé du pied. On a donc une chaussure précise, stable, proche du sol, mais qui reste assez « plate » en termes de sensations dynamiques. Elle ne relance pas, n’accélère pas la foulée, et ne procure pas cette petite impulsion supplémentaire que l’on trouve sur des modèles plus agressifs ou plus modernes.
Ce manque de dynamisme n’empêche pas la X02 d’être agréable dans un usage quotidien, mais il faut l’avoir en tête : si l’on recherche du peps, du retour ou une vraie assistance biomécanique, ce n’est pas sa vocation. La X02 mise avant tout sur le contrôle, la précision et le ressenti du terrain, au détriment d’une véritable vivacité.
Des points négatifs ?
En dehors du dynamisme que j’aurais aimé plus présent, le principal défaut de la X02 reste son poids. C’était déjà un reproche que je faisais à la X01, et la X02 ne corrige pas vraiment ce point. Pour une chaussure à la structure relativement légère, sans mousse volumineuse, sans géométrie complexe et avec des crampons modestes, elle reste objectivement lourde dans sa catégorie.
La comparaison avec la Merrell Long Sky 2 est particulièrement parlante. Les deux modèles occupent un segment assez similaire, proche du sol, précis, orienté sensations, avec une vocation polyvalente et même un certain ADN de performance. Pourtant, dans ma pointure, il y a environ 120 g d’écart entre les deux, alors même que la Merrell utilise des crampons beaucoup plus agressifs et un design globalement plus orienté sky running. Certes, la Long Sky 2 est un peu plus basse en stack, mais l’écart de poids reste important et interroge.
Ce surplus de masse n’est pas rédhibitoire pour un usage quotidien, mais il se ressent dès lors que l’on accélère, que l’on cherche de la vivacité ou que l’on compare directement avec d’autres références du marché. Dans cette gamme, une chaussure plus légère renforcerait l’identité « agile et précise » de la X02. C’est donc un point que j’identifie clairement comme perfectible et qui, à mes yeux, constitue l’un des rares véritables défauts du modèle.
Conclusion – Mon avis sur les Terraskin X02
La X-Bionic Terraskin X02 est une chaussure cohérente, agréable à utiliser et pensée pour offrir un maximum de sensations. Son maintien est réussi, sa stabilité excellente, son mesh plus rigide que celui de la X01 apporte une précision très appréciable, et l’accroche comme l’adhérence se révèlent meilleures que ce que la faible profondeur des crampons laissait imaginer. C’est un modèle fiable, direct, proche du sol et qui donne réellement l’impression de contrôler l’appui, même dans les sections techniques.
Elle n’est pas exempte de défauts pour autant. Le dynamisme est en retrait, et pour une chaussure de ce segment on aurait pu espérer davantage de répondant. Le poids reste également élevé pour cette catégorie, surtout face à des concurrentes très proches dans l’usage mais nettement plus légères. Ces limites ne la disqualifient pas, mais il faut les avoir en tête au moment de choisir.
Sur le terrain, la X02 révèle clairement son domaine d’expression. Elle excelle comme chaussure d’entraînement quotidien : footings, sorties rythmées, séances variées, travail en côte, en forêt, en sentier lisse ou en alternance route-chemin. Les petits crampons en font une très bonne chaussure pour les profils « gravel » où l’on mélange surfaces dures, terre compactée et portions roulantes. Elle peut aussi s’envisager en course jusqu’à 40 à 50 km, à condition que le terrain reste sec et peu boueux, car c’est là qu’elle est la plus efficace. En revanche, pour les ultras longs ou pour ceux qui recherchent un amorti moelleux et du dynamisme, ce n’est clairement pas le modèle le plus pertinent.
En résumé, la X02 est une excellente chaussure polyvalente, précise et plaisante à courir, idéale pour s’entraîner au quotidien et performer sur des formats courts à moyens, tant que l’on reste dans les terrains secs ou modérément techniques.
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