Vous cherchez un test des Terraskin X01 de X-Bionic ? Cet article est pour vous !
Les Terraskin X01 de X-Bionic
Une marque encore discrète dans le trail… jusqu’en 2025
X-Bionic n’est pas une marque inconnue dans le monde de l’outdoor, mais jusqu’à récemment, elle restait discrète dans l’univers très spécifique du trail. En 2024, son nom évoquait surtout des textiles techniques de qualité, portés parfois en compétition, mais sans réelle gamme de chaussures pensée pour nos pratiques. Cette époque semble révolue. En 2025, X-Bionic a clairement franchi un cap, avec une volonté affirmée de s’implanter sur le marché du trail en enrichissant sa gamme et en recrutant des athlètes de haut niveau comme Thibaut Marquet, vainqueur de la TDS 2024.
La Terraskin X01, testée ici, fait partie de cette nouvelle offensive. Positionnée comme un modèle performance sans plaque carbone, elle vient compléter une gamme désormais structurée autour de trois profils :
- La X00/C, haut de gamme, avec plaque carbone intégrée.
- La X01, notre modèle du jour, haut de gamme, sans plaque carbonne.
- La X02, plus orientée training quotidien.
Pourquoi la X01 ?
C’est ce modèle X01 qui a retenu mon attention. Je ne suis pas un grand adepte des plaques carbone (je vous explique pourquoi ici), surtout en trail où leur apport reste à discuter selon les profils. Ce que je cherchais ici, c’était un produit intermédiaire, plus exigeant que le modèle d’entraînement, mais plus tolérant que les versions trop rigides ou typées élite.
J’ai donc pu tester la X01 pendant plusieurs semaines, dans une grande variété de contextes que je détaillerai plus loin. Comme souvent chez X-Bionic, le discours technique autour du produit s’appuie sur une terminologie dense, parfois absconse. Entre les noms de technologies à rallonge et les promesses d’optimisation biomécanique, on peut vite se perdre.
J’ai donc choisi de ne pas reprendre ces termes spécifiques parce qu’à mon sens, le message devient confus. Dernière particularité à noter avant de passer aux choses sérieuses : les chaussures sont livrées avec une paire de chaussettes spécifiquement conçue pour fonctionner en synergie avec le modèle. C’est une approche originale, que j’ai testée dans les deux configurations, avec les chaussettes d’origine et avec des modèles plus classiques, pour juger si l’association change réellement quelque chose. Spoiler : on en reparle plus loin.
Caractéristiques techniques des Terraskin X01
- Poids ➡️ 308 grammes en 42 homme.
- Hauteur du stack au talon ➡️ 31 mm.
- Hauteur du stack à l’avant-pied ➡️ 26 mm.
- Drop ➡️ 5 mm
- Mesh ➡️ Tige “Skinknit” en mesh très aéré, élastique, coupe “chaussette” qui enveloppe le pied. Présence de bandes de jonction entre le mesh et la semelle extérieure. Présence d’une bande en sorte de ripstop sur la partie basse du mesh.
- Laçage ➡️ Classique, lacets plats légèrement rugueux.
- Semelle extérieure ➡️ Vibram MegaGrip avec crampons de 3,7mm ; formes de plot et de croix. Plusieurs espaces alvéolés sous la semelle, comme en toile d’araignée (voir plus bas).
- Semelle intermédiaire (amorti) ➡️ EVA classique.
- Largeur du chaussant ➡️ Normale.
- Plaque ➡️ Pas de plaque (version X000/C).
- Autres informations ➡️ Doublure rembourée sous le coup de pied. Rembourrage au talon pour protéger le tendon d’Achille. Contrefort talon semi-rigidifié. Absence de parre-pierres et de semelle de propreté. Légers rockers.
- Prix catalogue ➡️ 250€ (avec une paire de chaussette incluse).
Mon test des Terraskin X01
Conditions du test
Pour tester les Terraskin X01, j’ai commencé fort. Sans les avoir jamais chaussées auparavant, je suis parti directement pour la première journée d’un week-end choc, avec au programme 55 km et 3500 m de D+. Autant dire que le baptême du feu a été immédiat. Ce premier test s’est déroulé en montagne, sur des terrains contrastés avec des portions roulantes en bas de vallée, des sentiers plus techniques en altitude, et même des passages où il fallait poser les mains et s’aider de chaînes pour progresser, notamment dans la montée vers le sommet du Chamechaude.
Au-delà de cette grosse sortie, j’ai enchaîné d’autres utilisations plus ciblées : séances intenses, petites portions de bitume, et sorties plus classiques en trail court. Comme toujours, j’ai cherché à diversifier les contextes pour obtenir une vision globale de la chaussure. À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai accumulé un peu plus de 80 km avec ce modèle. Ce volume me permet de proposer un retour complet sur ses qualités, ses limites, et son comportement dans la durée, même s’il ne s’agit pas encore d’un test longue durée en centaines de kilomètres.
Confort : une enveloppe haut de gamme, une semelle dans la moyenne
Une tige parmi les plus confortables testées
Dès qu’on enfile la Terraskin X01, on sent qu’on entre dans une chaussure pensée pour le confort d’accueil. Et pour bien comprendre ce ressenti, il me semble pertinent de distinguer le confort “dessus du pied” de celui “sous le pied”.
La partie supérieure de la chaussure est un vrai point fort. Le mesh est très élastique, doux, aéré, déformable sans résistance, contrefort moelleux mais renforcé au bon endroit, structure chausson enveloppante… Tout cela donne une sensation immédiate de douceur, sans aucun point de pression ni de frottement, même sur les longues sorties. Le confort sur le coup de pied est à mon sens comparable à celui de la Pulsar 3 de Salomon, mais avec plus de douceur et moins d’agressivité au niveau des lacets.
Justement, les lacets plats choisis par X-Bionic sont simples, classiques, et moins cinglants que ceux qu’on retrouve sur certains modèles à serrage rapide type Quicklace. Même si je suis personnellement un grand fan de la S/Lab Pulsar 3 (testée ici), je trouve que sur ce point, la X01 va plus loin dans le confort.
Un fit généreux, pas idéal pour les pieds fins
Autre élément à signaler : la largeur du chaussant. Il y a de la place dans cette chaussure, particulièrement à l’avant. Ce volume conviendra parfaitement aux pieds moyens à larges, mais pour les pieds fins comme le mien, j’ai ressenti un léger manque de maintien à l’avant-pied. Ce manque de finesse est accentué par un système de laçage à seulement quatre œillets, qui s’arrête assez tôt sur l’avant du pied. J’aurais aimé un passage de lacet supplémentaire pour pouvoir mieux ajuster la fermeture sur la toebox.
Un amorti intermédiaire
Côté confort sous le pied, on est dans la moyenne du marché. L’amorti n’est ni ultra moelleux, ni rigide. Il n’écrase pas, mais il n’offre pas non plus ce rebond qu’on retrouve sur certains modèles maximalistes. Pas de mollesse excessive, pas de dureté gênante non plus. J’ai pu tester cette semelle sur la sortie longue de 55 km et 3500 m de D+, et à aucun moment je ne me suis dit que ça tapait, ou au contraire que je m’enfonçais. L’amorti fait le job, tout simplement. C’est un compromis intéressant, qui conviendra à la fois à celles et ceux qui veulent un minimum de protection, sans pour autant perdre en sensation de terrain.
Aération et gestion de l’humidité : un vrai point fort
Un mesh qui respire vraiment
L’un des éléments qui marque lorsqu’on utilise la Terraskin X01, c’est la sensation de fraîcheur permanente autour du pied. Le mesh utilisé est extrêmement aéré, avec des zones de ventilation bien réparties, visibles à l’œil nu, et suffisamment souples pour s’adapter aux déformations du pied en course. Cette construction crée une véritable ventilation, qui donne la sensation d’avoir le pied toujours au sec, même dans des conditions humides ou chaudes.
Ce ressenti m’a rappelé ce que j’avais observé sur la Cloudultra Pro de chez On, qui reste à ce jour l’une des chaussures les plus ventilées que j’ai essayées (test à venir). La X01 ne va peut-être pas aussi loin, mais elle s’en approche clairement. Le confort thermique est remarquable, et je n’ai jamais eu cette désagréable sensation de pied enfermé, moite ou en surchauffe.
Séchage express après immersion
J’ai d’ailleurs pu tester cette aération de manière un peu involontaire en posant le pied dans une grosse flaque. J’ai immédiatement trempé chaussettes et chaussures. Pourtant, à peine quelques minutes plus tard, le pied était quasiment sec. Le mesh, ultra respirant, permet à l’humidité de s’évacuer très rapidement. C’est une vraie qualité pour celles et ceux qui évoluent en terrain humide, en montagne, ou sous forte chaleur.
Une interaction chaussure / chaussette peu perceptible
La X01 est vendue avec une paire de chaussettes conçue pour être utilisée en synergie avec la chaussure. Sur le papier, cette complémentarité promet une optimisation des flux d’air, une meilleure ventilation et un ajustement plus précis. Dans les faits, je n’ai pas ressenti de différence flagrante entre l’usage des chaussettes X-Bionic et celui d’autres chaussettes techniques de bonne qualité.
Cela dit, les chaussettes fournies restent excellentes en elles-mêmes. Elles sont très confortables, bien structurées, avec des zones d’adhérence sous le pied, un maillage aéré sur le dessus, et une très bonne tenue. Leur séchage est rapide, leur ressenti agréable, et elles complètent bien l’ensemble. Simplement, je n’ai pas perçu d’interaction « magique » entre elles et la chaussure. Peut-être que des mesures objectives (température, humidité relative) montreraient des effets que le ressenti ne suffit pas à capter.
En résumé, ce qui ressort de manière évidente, c’est la capacité de la X01 à maintenir un pied ventilé et sec, même après une immersion. Ce niveau de respirabilité est rare, et appréciable pour un usage estival, montagnard, ou en conditions variées. Ce confort thermique, couplé au confort général de la tige, fait partie des points forts de ce modèle.
Précision, stabilité, adhérence, toile d’araignée
L’un des points qui m’a le plus séduit avec la Terraskin X01, c’est la sensation d’unité entre le pied et la chaussure. Grâce à un mesh élastique et souple, l’empeigne épouse bien la forme du pied, créant un effet seconde peau. Le maintien est homogène, sans compression, et si vous avez un pied de largeur normale à large, le fit sera particulièrement ajusté. À l’utilisation j’ai trouvé qu’on retrouvait une vraie sensation de contrôle, notamment en terrain irrégulier.
Cette précision est renforcée par le fait que la chaussure ne gomme pas le terrain, ce qui permet de garder de bonnes sensations sous le pied. On sait où l’on pose le pied, on ressent les aspérités du sentier, sans que cela devienne inconfortable. C’est un équilibre bien dosé, proche de ce que j’avais apprécié sur la Pulsar 3, mais avec un confort supérieur au niveau du mesh.
À mon sens, la X01 prend tout son sens dans le technique comme dans des pierriers, sentiers alpins, passages rocheux, ou sur des terrains instables. Quand il faut poser le pied avec précision, elle accompagne parfaitement le mouvement, sans flottement. Ce n’est pas une chaussure taillée pour « dérouler », mais pour jouer avec le terrain, et sur ce point, elle m’a vraiment plu.
Une chaussure souple… parfois trop
Si la Terraskin X01 brille par sa précision, sa stabilité est à nuancer. La structure globale de la chaussure est très souple et la chaussure se tord facilement. Pour certains, cela peut être un atout (p. ex. plus de liberté de mouvement), mais personnellement, j’aurais apprécié un peu plus de raideur, notamment à l’arrière du pied. Le contrefort est moelleux, et l’ensemble manque de rigidité quand on cherche de l’ancrage sur terrain irrégulier. Cette souplesse est sûrement liée au choix de mousse et à l’absence de plaque. Peut-être que la version X00, avec plaque carbone, offre une meilleure tenue structurelle.
Crampons efficaces… mais limités en conditions humides
Côté semelle, on retrouve des crampons de 3,7 mm, bien dessinés pour le sec, mais pas suffisamment agressifs pour mordre sur terrain gras. Là encore, tout dépend de l’usage, mais pour une chaussure pensée performance, on aurait pu espérer un peu plus de profondeur et de mordant, à l’image de ce que propose la Ribelle Run 2 (testée ici). Et surtout, là où j’ai été vraiment surpris, c’est sur roche mouillée. Malgré la présence d’une gomme Vibram Megagrip, habituellement irréprochable, l’adhérence sur roche mouillée par exemple n’est pas au rendez-vous. Ce n’est pas un défaut dramatique, mais c’est un point à connaître.
Une sensation inédite en descente
Un point assez surprenant que j’ai ressenti c’est cette impression de “toile d’araignée” sous le pied, surtout en descente. Quand on appuie, notamment dans les pentes, la semelle donne l’impression de s’écraser légèrement, puis de reprendre sa forme, un peu comme une toile souple qui amortirait le choc avant de se retendre. Ce n’est pas une sensation de mollesse, mais plutôt de répartition de la souplesse, qui vient (j’ai l’impression) épouser le terrain et augmenter la surface de contact. Ce comportement donne un effet légèrement “trampoline”, qui accroît la sensation d’adhérence et de contrôle. C’est à la fois surprenant et agréable, et assez inédit dans les modèles que j’ai pu tester.
Des points d’améliorations ?
Un dynamisme en retrait
À l’inverse, je trouve que ce n’est pas une chaussure faite pour la relance. Il n’y a pas de géométrie pensée pour favoriser une bascule fluide de la foulée (c.-à-d. rocker). La semelle intermédiaire, plutôt classique, n’offre pas de réel retour d’énergie. Si vous cherchez du répondant, du rebond ou une propulsion vers l’avant, vous risquez d’être déçu.
Ce n’est ni un défaut, ni une qualité, simplement un choix de conception. Aujourd’hui, beaucoup de modèles proposent des mousses très réactives ou des géométries ultra efficaces sur terrain roulant. Ce n’est pas le cas ici. La X01 se concentre sur la précision, le confort, et la stabilité en terrain exigeant.
Une durabilité qui inspire confiance
Enfin, un mot sur la durabilité. Après un peu plus de 80 km en terrain varié, aucune usure prématurée à signaler. La semelle Vibram Megagrip est un gage de longévité bien connu, et je n’ai pas d’inquiétude de ce côté-là. Cependant la forme très spécifique de la semelle extérieure pourrait limiter son resemellage.
Côté tige, le mesh est très aéré, souple, et confortable, mais il comporte des zones évidées qui pourraient être plus vulnérables à l’abrasion. Heureusement, X-Bionic a ajouté un renfort en ripstop sur tout le pourtour, notamment au talon, qui protège bien les zones exposées. Ce renfort a déjà montré son efficacité sur mon test, avec quelques traces de frottement visibles, mais aucune dégradation du matériau.
Un poids élevé
Avec ses 310 grammes en 42 homme, la Terraskin 01 fait partie des modèles les plus lourds du marché. À mon sens, cela assoit le fait que cette chaussure n’est pas pensée pour les formats courts, dynamiques, roulants, intenses ; mais plutôt pour les formats ou le poids a moins d’impact sur les performances et les sensations, comme ceux plus longs.
Conclusion – Mon avis sur la Terraskin 01
Avec la Terraskin X01, X-Bionic signe une entrée plutôt réussie sur le segment des chaussures de trail. Ce modèle surprend par la qualité de son confort, notamment grâce à une tige extrêmement agréable, bien pensée, respirante et douce, et par une vraie sensation de précision en terrain technique. La chaussure épouse le pied avec justesse, sans contraintes, et offre un bon ressenti du sol. L’effet “seconde peau” est présent, et l’aération permanente du mesh en fait un choix pertinent pour les longues sorties estivales ou les formats alpins en conditions sèches.
Cependant, le manque de rigidité générale, une accroche décevante sur terrain humide, et un dynamisme en retrait limitent à mes yeux les contextes d’utilisation. Ce n’est pas une chaussure faite pour dérouler vite sur sentier roulant. Son poids élevé (308 g en 42) en atteste. La X01 est pensée pour durer et protéger, pas pour aller vite. La sensation de “toile d’araignée” en descente est originale et agréable, mais elle ne compense pas un manque de réponse sous le pied pour ceux qui cherchent du rebond.
Côté durabilité, les choix techniques sont rassurants Vibram Megagrip, renforts latéraux, construction soignée. Il faudra surveiller l’évolution du mesh très ajouré, mais après 80 km en terrain abrasif, aucune usure significative n’est à signaler.
La Terraskin 01, pour qui ?
La X-Bionic Terraskin X01 s’adresse à des traileuses et traileurs privilégiant la précision et la respirabilité à la réactivité. Elle sera particulièrement à l’aise en terrain technique, rocailleux, en montagne, sur des formats où l’on alterne marche et course, et où le poids de la chaussure devient secondaire face à la stabilité et à l’enveloppement.
En revanche, si vous cherchez du dynamisme, de la relance, ou une chaussure performante pour des formats courts, roulants ou intenses, il faudra vous orienter vers un autre modèle.
Se procurer la Terraskin 01
En achetant ce produit via un de ces liens affiliés, vous contribuez ACTIVEMENT à soutenir mon travail ! Je vous en remercie 🙏
![]() |
![]() |