CloudUltra Pro ON – Double TEST et histoire (+200km)

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Vous cherchez un test des CloudUltra Pro de ON ? Cet article est pour vous !

CloudUltra Pro ON

Les CloudUltra Pro de ON

Histoire et genèse de la CloudUltra Pro

Pour comprendre les sensations que procure la CloudUltra Pro et les retours que nous allons formuler, il faut d’abord revenir sur son histoire. Car cette chaussure n’est pas née par hasard : elle est le fruit d’une volonté claire de la marque On de renforcer sa présence sur le segment de l’ultra-trail.

Margaux et moi avons eu la chance de découvrir cette genèse lors d’un week-end organisé par la marque, en présence des équipes de développement. Présentations techniques, retours d’expérience et échanges avec les concepteurs nous ont permis de retracer le chemin qui a mené de la première idée à la sortie de ce modèle sur le marché.

CloudUltra Pro ON

Le point de départ de sa conception est simple :  créer une chaussure taillée pour l’ultra-trail, et plus précisément pensée pour gagner l’UTMB. Il ne s’agissait pas de concevoir la chaussure la plus rapide du marché, mais plutôt la plus durable à haute intensité, celle qui permet de maintenir un rythme élevé pendant 20 heures ou plus, tout en garantissant un confort optimal et une absence de points de friction (retrouver notre post Instagram qui revient sur cette évènement).

Par rapport à la Cloudultra 2, les évolutions sont radicales, à tel point qu’on pourrait presque se demander pourquoi conserver le même nom. Entre la Cloudultra 2, la Cloudultra Pro et la Cloudultra 3 (une version plus “grand public” de cette Pro), les différences sont majeures.

Le développement a pris plus de trois ans, mené par trois personnes clés, dont Antoine Charvolin, figure connue du monde du trail. La quantité de prototypes testés a été impressionnante, au point qu’on pouvait souvent voir cette chaussure aux pieds d’athlètes élites bien avant sa sortie officielle.

Les concepteurs ont travaillé autour de cinq paramètres fondamentaux :

  • Les crampons (accroche et polyvalence)
  • Le rocker (géométrie en bascule pour faciliter le déroulé)
  • Le mesh (respirabilité, maintien)
  • La mousse intermédiaire (amorti et dynamisme)
  • La plaque (stabilité et protection)

Plus d’une centaine de combinaisons ont été envisagées. Une dizaine ont été testées sur le terrain, en laboratoire, avec des élites et sur divers profils de terrain. L’objectif : trouver l’équilibre parfait entre confort, maintien de la vitesse, protection et efficacité sur la durée.

Ce qui en ressort, c’est une chaussure placée à l’interface de plusieurs compromis intelligents : suffisamment protectrice pour l’ultra, mais encore performante sur les portions roulantes ; confortable sur la durée, tout en gardant une vraie réponse sous le pied. Une philosophie claire : viser la performance en ultra-trail, pas nécessairement la victoire à tout prix, mais offrir aux coureurs une alliée fiable sur les longues distances.

Dès cette phase de conception, certaines limites d’utilisation étaient claires pour les développeurs : la CloudUltra Pro n’est pas pensée pour tous les terrains ni pour toutes les distances, mais pour exceller dans un contexte précis — celui des ultras rapides, où l’on court longtemps, avec des portions roulantes et un besoin de confort durable.

CloudUltra Pro ON

Caractéristiques techniques des CloudUltra Pro

  • Poids ➡️ 260 grammes en 42 homme, 311 grammes en 46 et 230 grammes en 39 (poids constatés)
  • Hauteur du stack au talon ➡️ 39 mm.
  • Hauteur du stack à l’avant-pied ➡️ 33 mm.
  • Drop ➡️ 6 mm
  • Mesh ➡️ Lenowave, tissage unique en fibres hydrophobiques et resistantes à l’abrasion. Innovation présente sur aucun autre modèle du marché.
  • Laçage ➡️ Plats et crantés.
  • Semelle extérieure ➡️ MissionGrip avec crampons de 3 mm, évidée au milieu pour gagner en poids. Géométrie et positionnement déterminé par itération numérique
  • Semelle intermédiaire (amorti) ➡️ Superfoam Helion HF, double densité. Mousses nouvelles génération en PEBA ultra-dynamique et rebondissante.
  • Largeur du chaussant ➡️ Normale.
  • Plaque ➡️ Oui, Speedboard en nylon et fibre de verre dans un objectif de filtre terrain. Visible entre les deux couches de mousse.
  • Autres informations ➡️ Léger pare-pierre. Forte torsion transversale, mais faible en longitudinale. Languette rembourrée et maintenu plaquée par deux bandes élastiques intérieures. Contrefort souple et rembourré. Rockers prononcés avant et arrière.
  • Prix catalogue ➡️ 270€

Test des Cloudultra Pro

Conditions du test

Ce test n’a pas été rémunéré et les paires nous a été fournie par On. Nous avons chacun utilisé la CloudUltra Pro sur plusieurs semaines, accumulant respectivement environ 100 km et plus de 150 km en conditions réelles. Nous l’avons emmenée sur une grande variété de terrains : sentiers très roulants autour de Grenoble, portions techniques et accidentées dans le Vercors et en Belledonne, ainsi que sur des profils mixtes alternant pistes rapides et sections pierreuses. La chaussure a aussi été testée sur des formats variés, allant de sorties longues de plusieurs heures à des séances d’intensité, en passant par des footings plus tranquilles. Les conditions météorologiques rencontrées ont été tout aussi diversifiées, du sec au très humide, avec passages boueux, flaques et même traversées de zones gorgées d’eau.

Une chaussure pleine de compromis

Pas d’extravagance ici, mais une succession de décisions mûrement réfléchies pour trouver le point d’équilibre idéal. La mousse, par exemple, est dynamique sans être trop épaisse ni trop haute, afin d’apporter du rebond tout en conservant de la stabilité. Les crampons offrent juste ce qu’il faut d’accroche pour les terrains et les distances visés, sans pénaliser le rendement sur les portions roulantes. La plaque, présente mais non en carbone, filtre efficacement les aspérités tout en laissant passer suffisamment d’informations du terrain pour garder de la précision. Même le rocker est modéré : assez prononcé pour fluidifier le déroulé de la foulée, mais pas au point de contraindre le geste naturel.

Ce résultat est le fruit de dizaines de prototypes, affinés à la fois en laboratoire et sur le terrain, jusqu’à trouver la configuration la plus équilibrée possible. Selon On, cette combinaison permet même d’obtenir une consommation d’oxygène inférieure à vitesse donnée, ce qui, sur des formats ultra, peut faire une différence notable sur la gestion de l’effort.

Un confort prononcé

S’il y a un point qui nous marqué dès les premières foulées avec la CloudUltra Pro, c’est bien son confort. Et pas seulement sous le pied, c’est une sensation globale, homogène, sans aucune zone qui vienne gêner ou créer de points de pression.

Sous le pied, la mousse utilisée est de nouvelle génération, on la rencontre encore rarement en trail. Le moelleux et le rebond qu’elle procure sont remarquables et on retrouve une sensation « trampoline », avec un retour d’énergie perceptible, sans pour autant tomber dans l’excès de mollesse. Ce n’est pas un coussin dans lequel on s’enfonce, mais un amorti réactif qui protège et relance à la fois.

Le confort ne se limite pas à la semelle intermédiaire. L’accueil du pied est soigné, avec un rembourrage généreux autour du talon et du tendon d’Achille. La languette épaisse et bien matelassée joue parfaitement son rôle : on ne sent jamais les lacets, sauf à les serrer de manière excessive. La semelle de propreté, légèrement moelleuse, renforce encore cette sensation agréable.

Que ce soit pour des sorties courtes ou de longues heures passées sur les sentiers, la CloudUltra Pro enveloppe le pied dans un confort constant, capable d’accompagner un effort de plusieurs heures ou plus sans provoquer de zones d’inconfort.

Un dynamisme marqué

Si le confort est l’un des points forts de la CloudUltra Pro, son dynamisme mérite tout autant d’être souligné. C’est probablement l’une des chaussures les plus réactives que nous avons testées, offrant un répondant immédiat dès que l’on déroule la foulée. À chaque accélération, la sensation de vitesse et de légèreté est présente, avec un accompagnement naturel du mouvement qui donne envie de relancer.

Ce dynamisme se ressent particulièrement sur les portions où l’on peut courir sans contrainte : grandes pistes roulantes, singles fluides ou sentiers joueurs. Dans ces contextes, la chaussure révèle tout son potentiel. En revanche, sur des portions très raides où la marche s’impose, elle ne se démarque pas spécialement d’autres modèles.

Deux éléments expliquent cette sensation : la mousse, capable de restituer de l’énergie sans excès de mollesse, et le rocker, modéré mais suffisamment présent pour fluidifier le déroulé du pied. Ce dernier se fait sentir même à petite vitesse ou sur des foulées courtes, apportant un gain de fluidité appréciable dans les changements de rythme. Que l’on avance à allure régulière ou que l’on enchaîne les relances, la ClouduUltra Pro garde un comportement vivant et agréable.

Un mesh exceptionnel

Parmi tous les éléments qui composent la CloudUltra Pro, le mesh est sans doute celui qui m’a le plus surpris. Extrêmement aéré, il laisse facilement passer la lumière au point qu’on distingue les doigts à travers la matière. Ce choix de conception se traduit par une respirabilité remarquable, l’air circule en continu autour du pied, offrant une sensation de fraîcheur même lors des longues heures d’effort par temps chaud.

Cette ventilation joue aussi un rôle clé lorsqu’il s’agit de gérer l’humidité. En cas d’infiltration d’eau, après un passage dans une flaque ou un terrain marécageux, le séchage est rapide, limitant ainsi les risques d’ampoules et les sensations désagréables de macération. Lors d’un test en Belledonne, mes pieds, trempés jusqu’aux chaussettes, étaient quasiment secs après une quinzaine de minutes de course.

Le mesh présente par ailleurs une rigidité modérée qui assure une bonne tenue du pied tout en conservant un certain confort. Côté durabilité, il a parfaitement résisté aux 150 kilomètres de test, y compris sur des terrains abrasifs, sans montrer de signes d’usure prématurée. Mais c’est bien sa respirabilité qui le distingue nettement de la concurrence, apportant un vrai gain de confort dans toutes les conditions, qu’il fasse chaud ou humide.

CloudUltra Pro ON

Une accroche meilleure qu’envisagée, mais moyenne

Sur le papier, des crampons de seulement 3 mm pouvaient laisser craindre un manque de mordant, surtout pour les habitués de profils plus agressifs (4,5 à 5 mm) qui apprécient un ancrage franc dans le terrain. Pourtant, la CloudUltra Pro surprend par des performances supérieures à ce que l’on pourrait attendre de ce format. Le travail de positionnement, d’orientation et de dessin des crampons optimise leur efficacité, offrant une accroche tout à fait correcte pour la hauteur annoncée.

Il ne s’agit pas pour autant de la meilleure accroche du marché : sur terrains très meubles ou très techniques, certains modèles concurrents conservent un avantage. Les limites apparaissent notamment sur sols gras ou roches humides, où l’on aimerait parfois un peu plus de mordant. Pour mon usage, un profil légèrement plus profond, autour de 3,5 à 4 mm, aurait pu apporter un gain appréciable sans nuire au comportement global de la chaussure.

En revanche, l’adhérence est l’une des bonnes surprises de ce modèle. Sur roches mouillées ou dalles lisses, la semelle reste fiable et sécurisante, y compris dans des conditions piégeuses. Ce comportement s’explique par le choix du caoutchouc et la géométrie globale de la semelle, qui assurent une accroche statique solide même si la pénétration dans le terrain est limitée.

En résumé, la CloudUltra Pro privilégie l’efficacité sur sentiers roulants, pistes sèches ou parcours variés comme l’UTMB, les Templiers ou la SaintéLyon, plutôt que les environnements très boueux ou alpins exigeants. Un compromis assumé, cohérent avec sa philosophie globale.

 

CloudUltra Pro ON

Des défauts ?

Une instabilité latérale sollicitante

La CloudUltra Pro présente une légère instabilité latérale qu’il est important de garder à l’esprit avant de l’adopter, surtout si vous évoluez régulièrement sur des terrains techniques. Rien d’alarmant ni de réellement dangereux pour les chevilles, mais on perçoit un léger mouvement gauche-droite du pied, qui sollicite davantage les muscles stabilisateurs.

Cette sensation provient en partie d’un contrefort arrière très souple : la résistance à la torsion au niveau du talon est faible, et le maintien latéral en pâtit légèrement. Sur des sorties longues en terrain accidenté, comme en Belledonne, j’ai ressenti que mes chevilles travaillaient plus que d’ordinaire pour maintenir l’axe du pied. Une demi-coque talon plus ferme aurait probablement apporté un surcroît de stabilité, même si cela aurait augmenté le poids de la chaussure.

Sur des sentiers roulants ou peu techniques, cette instabilité se fait oublier. Mais sur des appuis irréguliers, elle peut devenir perceptible, surtout pour les coureurs sensibles des chevilles ou peu habitués à ce type de maintien. C’est un compromis à connaître, cohérent avec l’ADN de la chaussure, mais qui la destine davantage à un usage sur terrains rapides que sur les sections les plus engagées.

Une durabilité faible ?

La CloudUltra Pro n’est pas pensée pour battre des records de longévité, et il faut le garder en tête avant l’achat. Après seulement 150 km, on observe déjà quelques signes d’usure, en particulier sur la semelle externe : certaines zones du grip sont lissées, et les crampons périphériques à l’arrière montrent une abrasion plus marquée que ceux situés au centre. Le dessin en losange du médio-pied commence également à s’estomper.

Ce constat est à relativiser selon le gabarit et l’utilisation. Avec mes 77-78 kg et des sorties en terrain exigeant comme Belledonne, les sollicitations sont nettement plus importantes que pour un coureur plus léger évoluant sur des chemins roulants. Pour ce type de chaussure orientée performance, il est réaliste de viser une durée de vie de 400 à 500 km, peut-être 600 km pour les coureurs légers et soigneux.

En résumé, la CloudUltra Pro offre une expérience haut de gamme sur ses premiers centaines de kilomètres, mais il ne faut pas compter en faire un modèle “mule de travail” sur plusieurs saisons.

Conclusion – Notre avis sur les CloudUltra Pro

La CloudUltra Pro brille sur les terrains roulants, qu’ils soient plats ou vallonnés. Même dans du dénivelé raide mais régulier, elle conserve un comportement agréable et dynamique. Sur une sortie de 3h30 autour de Combloux, la différence était frappante : en bas, sur sentiers roulants, la chaussure se révélait fluide et efficace ; en haut, dans la portion technique, la sensation devenait nettement moins à l’aise ; puis de nouveau, en bas, le plaisir revenait pleinement.

En résumé, c’est une chaussure exceptionnelle pour les parcours peu accidentés, où l’on peut “courir pour de vrai” : certains segments de l’UTMB en sont un parfait exemple. En revanche, elle ne se destine pas aux terrains très techniques ou aux formats où la technicité domine, comme les Templiers, la SaintéLyon ou de nombreuses autres courses au profil cassant. Dans son domaine, elle excelle ; en dehors, elle montre vite ses limites.

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La vidéo du test des CloudUltra Pro

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