Vous cherchez un test des Tomir 2.0 de NNORMAL ? Cet article est pour vous !
Les Tomir 2.0 de NNORMAL
Après l’annonce en mars 2023 de la création de la marque NNORMAL, deux modèles ont vu le jour. Il y a la Kjerag, modèle plutôt typé performance et vitesse, avec laquelle Kilian semble courir la majeure partie de ses courses (comme l’UTMB 2022). Et il y a la Tomir, modèle polyvalent par excellence. Dès sa première version, la Tomir est présentée comme un modèle versatile, qui peut vous accompagner dans vos randonnées en montagne comme sur vos ultra-trail, en passant par toutes les distances intermédiaires.
Sur la version 1, les utilisateurs avaient cependant faire remonter plusieurs défauts, ou limites. Certains la trouvaient trop rigide au niveau de la semelle. D’autres trouvaient ses contreforts raides, voire douloureux aux malléoles. Il lui était également reproché un amorti trop rigide avec un manque de confort à la course, et un faible dynamisme, la classant plutôt dans les chaussures de randonnées ou speed-hiking, que dans celles de trail.
Un modèle repensé
Le 15 mars 2024, NNORMAL annonçait la Tomir 2.0. Ma perception est que leur stratégie de communication autour de cette chaussure est 100% basé sur l’évolution, et les feedbacks de la communauté. Voilà ce que la marque publiait le 15 mars sur son compte Instagram. “Après une année de retour, nous avons répondu à vos attentes. Nous avons créé une chaussure plus durable, plus amortissante et adapter à n’importe quelle distance.” Une autre publication du 7 mars allait également dans ce sens.
Tomir 2.0 vs Tomir 1.0
Malheureusement, je n’ai jamais possédé la Tomir 1.0. Il m’est donc difficile de faire un comparatif précis entre ces deux modèles. Cependant, NNORMAL a réalisé ce comparatif de manière détaillée ici. Je vous invite donc à le consulter pour plus d’informations.
Dans l’immédiat, j’ai le sentiment que NNORMAL a accepté les défauts de la Tomir 1.0, et s’est focalisé sur leur dépassement. Dakota Jones a annoncé qu’il allait courir toutes ses compétitions 2024 avec. Kilian Jornet a annoncé la même chose, et révèle l’avoir utilisée durant une grande partie de sa traversée des pyrénées. Peut-on nous aussi avoir confiance dans cette chaussure ?
Au déballage, les Tomir 2.0 sont massives. Personnellement je les catégoriserai comme une chaussure à la frontière de la catégorie maximaliste. L’amorti arrière est épais, la chaussure se plie difficilement d’avant en arrière, et peu en torsionelle, c’est-à-dire en la twistant sur elle-même. Visuellement on remarque immédiatement le laçage asymétrique que la marque préfère sur ce modèle. En main, elle semble légèrement lourde, mais cela sera à confirmer.
Sans plus attendre, je vous propose de rentrer dans les caractéristiques techniques de la Tomir 2.0. Ensuite, je vous présenterai mon test de ce modèle avec mes retours.
Caractéristiques techniques des Tomir 2.0 de NNORMAL
- Poids ➡️ 278 grammes en 42 homme (340 grammes en 46 2/3, pesées par mes sois) ; 244 grammes en 40 femme.
- Hauteur du stack au talon ➡️ 25 mm.
- Hauteur du stack à l’avant-pied ➡️ 33 mm.
- Drop ➡️ 8 mm. (similaire à la Salomon Genesis, testée ici)
- Mesh ➡️ Ripstop TPE (tissu ultra-resistant, anti-déchirure, renforcé avec une fibre et un maillage complémentaire, souvent du nylon).
- Laçage ➡️ Classique. Lacets légèrement crantés pour éviter le délaçage.
- Semelle extérieure ➡️ Vibram Megagrip Litebase et crampons de 5mm (très profond) de type Traction Lug de 2 types (bandes perpendiculaire à la chaussure et plots). P
- Semelle intermédiaire (amorti) ➡️ EExpure 45C supercritical foam (je n’ai aucune information supplémentaire sur cette technologie).
- Largeur du chaussant ➡️ Standard.
- Plaque ➡️ Aucune.
- Autres informations ➡️ Laçage asymétrique censé prévenir certaines zones de pression.
- Prix catalogue ➡️ 160€
Les Tomir 2.0 de NNORMAL en images
Mon test des Tomir 2.0 de NNORMAL
Au moment où je rédige cet article, mes Tomir 2.0 de NNORMAL ont environ 100km au compteur (vous pouvez vérifier sur mon Strava). J’ai fait avec elles des sorties longues, dont celle-ci de 7h30, et des sorties plus courtes et rapides. Par exemple, j’ai réalisé cette séance de PMA 7×2′ dans une pente accidentée à 20%. J’ai couru avec les Tomir sur des terrains roulants et d’autres accidentés, à allure cool ou à intensité plus élevée. J’ai fait un peu de plat sur sentiers avec, mais jamais sur route. Comme toujours, j’ai diversifié les situations pour essayer de vous proposer un retour complet. Passons à ceux là !
Accroche inégalée
Le premier point que je veux souligner dans ce test est l’accroche des Tomir 2.0. Avec leurs crampons très aggressifs, de 5mm, disposés en perpendiculaire de la pente, l’accroche de ce modèle est impressionnante. Même dans la boue, même sur terrains meubles, même à haute vitesse (p. ex. ascension rapide comme sur ma séance de PMA) le pied reste ancré au sol et la chaussure ne bouge pas.
J’ai eu la chance de tester des modèles avec une belle accroche dernièrement, et ces Tomir 2.0 rentrent clairement dans cette catégorie. Ces crampons profonds peuvent questionner leur durabilité, mais nous sommes face à du Vibram ce qui doit rassurer. De plus, le confort sur route peu en pâtir, mais ces chaussures sont dédiées au trail et à l’ultra donc la question de la route ne se pose pas, à mes yeux.
Une durabilité impressionnante
Le deuxième élément clé de la Tomir 2.0, et en accord avec l’ADN de NNORMAL, est la durabilité de la chaussure. Les deux sorties longues que j’ai réalisées étaient dans des terrains accidentés. Les roches étaient nombreuses et abrasives, les passages avec les mains réguliers, le pied qui se coince entre deux rochers était monnaie courante … Bref ! Ces sorties là, bien que de “seulement” 45km et 28km, sont venues titiller la résistance des Tomir.
Au moment où je rédige ce test, elles ne démontrent cependant aucune trace d’usure. Ces moments aux contraintes prononcées n’ont même pas laissées la moindre griffure ou accroche sur le modèle, tant au niveau de l’amorti, que du mesh et des crampons. Cela était presque prévisible ! N’oublions pas que le Megagrip Vibram est un des plus résistants, et que le tissu Ripstop, constituant le mesh, est lui aussi connu pour cette qualité. J’ai le sentiment que la durabilité des Tomir 2.0 est aussi exceptionnelle que la marque l’annonce, et je trouve cela plaisant.
Une chaussure stable
Un autre point que je souhaite mentionner concerne la stabilité de la chaussure. Je vais aller assez vite sur cet aspect, mais à l’utilisation je trouve que les Tomir 2.0 sont stables. Le talon est assez bien tenu, et pourtant ayant le pied fin le mien bouge souvent dans des chaussures. Malgré leur stack qui peut sembler important je n’ai pas eu le sentiment de hauteur du pied que certains modèles génèrent. Bref, j’ai trouvé ce modèle stable, malgré parfois une sensation de pieds qui glisse légèrement vers l’avant, mais celle-ci est peut être personnelle.
Un déroulé du pied plaisant
Le dernier élément positif que je souhaite souligner dans ce test concerne le déroulé du pied que les Tomir 2.0 proposent. Un aspect que NNORMAL avance avoir retravaillé concerne le rocker de ce modèle. La version 1.0 était critiquée pour son manque de dynamisme, et parfois présentée comme molle sous le pied. Je n’ai malheureusement jamais passé ce modèle, mais mes sensations ne collent pas avec ces critiques.
À l’utilisation, lorsque des parties plus roulantes, plus courables se présentent, j’ai trouvé que les Tomir 2.0 accompagnaient bien la foulée. Je ne trouve pas pour autant qu’il s’agisse d’une chaussure dynamique. Sa mousse (très) rigide ne donne pas de sensation de rebond, en tout cas chez moi. Cependant, les rockers avant et arrière de la chaussure sont prononcés. L’effet de culbute est perceptible à mes pieds, et j’ai trouvé cela plaisant.
Un confort améliorable
Un aspect que j’ai regretté sur la Tomir 2.0 concerne son confort. Par rapport à tous les modèles que j’ai pu tester à ce jour, je trouve que le confort de la Tomir 2.0 est un cran en arrière. Son amorti a beau être épais, il est, je trouve, rigide et peu moelleux. Sur les sorties longues, à mon avis, une semelle intermédiaire plus souple serait bienvenue. De même, je trouve que la languette pourrait être encore plus rembourrée pour moins sentir le laçage sur le coup de pied, qui parfois peut gêner.
Similairement, le mesh est rigide, ce qui a des points positifs. Cependant, combiné avec la bande anti-déchirure par-dessus les orteils, cela peut faire une zone raide sur ces derniers, qui peut générer des irritations. De plus, si le contrefort est agréable au tendon d’Achille, j’ai eu des frottements aux talons génératrices d’ampoules aux talons, ce qui n’est pas courant dans mes tests.
Je précise dès maintenant que le confort est subjectif, certaines personnes cherchent beaucoup de moelleux et de protection, d’autres sont à l’aise avec une chaussure plus rustique. De plus, la forme de votre pied peut venir moduler ces retours. Néanmoins, pour une utilisation sur des courses de longues distances, je reste à ce jour dubitatif. Pour me projeter sur un ultra (une des utilisations annoncée pour la Tomir 2.0), j’ai personnellement besoin d’un confort supplémentaire que celui que ce modèle propose. J’aurais apprécié que ce dernier soit plus marqué sur les Tomir 2.0.
Conclusion – Mon avis sur les Tomir 2.0 de NNORMAL
En conclusion, mon test des Tomir 2.0° de NNORMAL révèle une chaussure intéressante, avec de belles qualités, mais aussi une limite à mon sens. L’accroche de ce modèle est impressionnante avec des crampons de 5mm perpendiculaires à la poussée. Il sera difficile de trouver un équivalent sur le marché. La durabilité promise est impressionnante, avec un mesh ultra-résistant en ripstop, et une semelle extérieure Mégagrip Vibram. De plus, la Tomir 2.0 est, pour moi, une chaussure stable. Enfin, le travail de ses rockers avants et arrières en fait un modèle qui accompagne agréablement le déroulé du pied.
Cependant, j’ai trouvé durant mon test que ce modèle manquait de confort. L’amorti est rigide, et d’autres parties de la chaussure, comme la protection du mesh à l’avant le sont également, pouvant engendrer de l’inconfort. Ces caractéristiques peuvent évoluer avec le temps, mon modèle n’ayant que 100km, ou votre pied peut s’y habituer. Néanmoins, je trouve difficile de me projeter réellement sur de longues heures en montagnes avec elles à cause de ce point.
À mon sens, les Tomir 2.0 plairont aux personnes à la recherche d’une chaussure polyvalente, tant pour marcher en montagne que pour y courir. Il faudra garder à l’esprit que c’est un modèle rustique, qui conviendra aux pieds habitués, et aux personnes qui sont prêtes à mettre de côté le confort au profit, par exemple, d’une accroche et d’une durabilité exceptionnelle. De même, elles séduiront les coureurs et coureuses qui évolueront en terrain accidentés, avec peu de portions courues, grace à leur grip remarquable.
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Modèles Homme |
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